Fermer X

Terabytes des pierres de Diego Moya

Diego Moya devant l’une de ses œuvres au Musée de la Palmeraie.

Diego Moya devant l’une de ses œuvres au Musée de la Palmeraie.

L’artiste espagnol Diego Moya a exposé ses œuvres récentes du 15 novembre au 31 décembre au Musée de la Palmeraie, Art contemporain et nature, à Marrakech. Des créations qui allient subtilement les techniques traditionnelles de la gravure à celles de l’impression sur le métal. 

Diego Moya, sans titre,75 x 150 cm.Sabla et impression numérique sur aluminium traité

Diego Moya, sans titre,75 x 150 cm.Sabla et impression numérique sur aluminium traité

De gravure il n’est question dans les travaux récents de Diego Moya que pour mieux faire transparaître les pigments naturels et les minéraux qui interagissent dans ses toiles. Celles-ci semblent explorer de nouveaux territoires propices à l’expérimentation de nouvelles formes de création et de supports plastiques. En plus de la gravure, l’artiste y use pour la première fois de techniques numériques lui permettant d’imprimer sur du métal, des signes et des symboles évoquant des dessins rupestres. Sur des supports, dont certains de dimension murale et à l’aide de pixels incrustés, l’aluminium retrouve ses lettres de noblesse et se mue en matériau vivant, exaltant grâce à sa texture nouvelle, l’émotion du spectateur. Comme autant de messages venus d’un autre âge, des relevés d’empreintes sur des roches et des agrandissements photographiques de portions de peau humaine vieillie confèrent à certaines œuvres une apparence de vestige archéologique. Les œuvres d’impression numérique, dont la texture est faite de pigments naturels et d’éléments minéraux que transforme un éclairage mouvant, donnent naissance à des paysages d’allure cosmique, propres au matin inaugural du monde.

Diego Moya, sans titre, 150 x 90 cm. Pétrographie, peinture et photographie numérique sur toile

Diego Moya, sans titre, 150 x 90 cm. Pétrographie, peinture et photographie numérique sur toile

Tourbillons immémoriaux ou éloge du futur, ce travail fruit de quatre longues années de recherches est la preuve qu’à 70 ans passés, Diego Moya ne cesse de surprendre son public. 

Nadia Chabaa