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Quatrième prix – concours Dakhla – Trois jardins pour un musée

Houda Aourarhi, Saad Rhzioual Berrada (Handis), Corrine Vezzoni

Houda Aourarhi, Saad Rhzioual Berrada (Handis), Corrine Vezzoni

La création de la grande escale à Dakhla annonce la série des trois musées que la Maroc construit en hommage aux hommes et au désert. Cette trilogie a nourri la réflexion autour de ce projet. Il émerge dans une masse puissante, tel un monolithe creusé dans son épaisseur, prenant ainsi position du site avec force.

Perspective extérieure sur le bâtiment deouis la Corniche

Perspective extérieure sur le bâtiment depuis la Corniche.

Tout en béton beige, teinté dans la masse en écho aux tonalités des couleurs de son environnement, le projet proposé par ce groupement d’architectes possède en son cœur de grands vides qui permettent à l’air et à la lumière naturelle de le traverser. Ces grandes entailles créent des ombres fortes le rendant visible de loin et offrant un confort climatique lors des activités. Sur l’avenue principale, un large parvis public se glisse sous le bâtiment, invitant les promeneurs à s’engager sans hésitation vers les activités les plus conviviales. De plus, le café, les bibliothèques et les ateliers s’ouvrent sur l’espace public pour l’animer, invitant le visiteur à faire un premier pas vers les salles d’exposition. Ce parvis couvert permet également d’abriter des manifestations ponctuelles, profitant ainsi de la douceur d’un espace ombragé. 

Plan de masse

Plan de masse

La vie de l’équipement s’organise autour de trois grands jardins qui rendent hommage aux trois thèmes développés par la trilogie. Ils se déclinent sous trois jardins de formes distinctes. Le premier, « le jardin de l’Oasis », est directement visible depuis le parvis public et donc depuis la ville. Extrêmement luxuriant, il représente l’essence même du désert par le contraste qu’il génère avec l’enveloppe très massive et compacte du bâtiment. Divisé en deux parties, une entièrement minérale souligne l’exubérance végétale de la seconde partie, plantée d’arbres fruitiers et de palmiers dattiers, caractéristiques des oasis. Le deuxième, « le jardin de l’immatériel », s’inscrit dans la continuité du premier. Principalement minéral, ce jardin est très austère et quasi abstrait. Le mur situé côté est ainsi que le sol attenant sont habillés de zelliges aux calepinages inspirés de motifs du Sahara. Un film d’eau glisse sur le pan de mur, créant des jeux de reflets sur la terre vernissée bleu myosotis et ocre jaune. Le tiers, situé au sud, est un jardin d’esprit médicinal planté de façon très stricte, soit en carrés. On y trouve des collections de plantes officinales. Le troisième jardin est « le jardin du désert ». Situé à l’étage en fin de parcours de visite, il s’agit d’un jardin totalement minéral. Le sol est recouvert de sable. C’est un espace empreint de calme. Il donne à voir à travers une grande fenêtre, comme un grand cadre, la lagune et les dunes à l’horizon. Il raconte l’infini, la méditation et la lumière. L’arrosage se fera par un système d’irrigation d’appoint, goutte à goutte, automatiquement piloté. L’objectif étant de favoriser le développement des plantations et à terme leur autonomisation. 

Vue sur l'espace de présentation Repère

Vue sur l’espace de présentation  » repère « .

Vue sur l'espace de présentation Repère ouvert sur le patio Désert

Vue sur l’espace de présentation  » repère « , ouvert sur le  » patio désert « .

Le hall se déploie en longueur tout au long du parvis dont il est le prolongement et la continuité. Il permet de distribuer toutes les fonctions du projet et laisse apercevoir les jardins intérieurs. Le musée offre plusieurs possibilités de parcours de visites. Un premier parcours long démarre par l’expo temporaire. Il continue à travers le premier espace de la présentation  » repère « , composé de trois salles : une au rez-de-chaussée en double hauteur et deux à l’étage, avant d’aboutir sur le patio du désert ouvert sur la lagune. Situé en fin du parcours, un restaurant est prévu « en option » à l’étage. La partie logistique est située au fond de la parcelle accessible depuis le boulevard Idriss 1er pour que la logistique muséographique soit adjacente aux salles d’expositions permanentes et temporaires tout en garantissant un accès direct.

  Salma Dioury