QUAND LE LUXE THAÏLANDAIS RENCONTRE LA SOBRIÉTÉ JAPONAISE
ARCHITECTES
ZINEB BOUDRAA,
MAJD BERRADA
Situé sur la rue Hassan Souktani en plein cœur de Casablanca, Yawatcha est un restaurant où l’on sert une cuisine asiatique raffinée venue de Thaïlande et du Japon. Le défi pour les architectes du lieu était d’allier dans un même espace le luxe thaïlandais et la sobriété japonaise. Les concepteurs ont donc misé sur un voyage sensoriel à travers les différentes touches apportés par l’aménagement et la décoration.
Pour goûter à la cuisine de Yawatcha, on a le choix entre l’espace extérieur ouvert et aéré ou la salle intérieure plus intimiste et plus cosy. La terrasse est entourée de bambous plantés dans des pots en vieux Teck. Ces senteurs venues d’ailleurs annoncent olfactivement le voyage sensoriel que promet le lieu. Sur une surface globale de 60m², le rez-de-chaussée est entièrement réservé à la restauration. Les deux espaces se côtoient et se distinguent puisque le mobilier se décline en version intérieure et extérieure. Le laboratoire culinaire est à l’étage avec une ouverture permettant à la fois la transparence et aussi la lumière directe. Le mélange des deux styles s’illustre aussi dans le choix des luminaires : les architectes ont opté tantôt pour des suspensions en carton « recyclé » ajouré à l’allure sobre et végétal (coque de noix de coco), et tantôt, selon cette idée de rondeur très feng shui, des appliques et suspensions en forme de globe et demi globe recouvertes de feuille d’or. Le jeu d’ombre et de lumière diffusée à travers les luminaires anime les murs et fait clairement référence aux ombres chinoises.
L’imbrication des styles continue à travers le mobilier. En effet la ligne droite des banquettes en toile grise vient encadrer des chaises dépareillées aux formes arrondies et accueillantes dans un style Eames, en cuir fripé noir et ivoire ou coques transparentes, et dont les piétements métalliques noirs ou or diffèrent d’une chaise à l’autre. Les murs sont peints dans un enduit gris à l’aspect béton brut, d’autres sont recouverts de boiserie sous forme de trame rectiligne sur un fond de miroir bronze. Seul un panneau est revêtu de papier peint bleu clair à l’aspect papier plié illustrant un paysage pittoresque asiatique. Le plafond quant à lui se veut cosy, recouvert de lames de bois suivant un dessin linéaire où l’éclairage a été intégré. L’escalier a été relooké à partir de l’existant. Dans un aspect béton, sur chaque marche rectiligne a été ajouté un retro-éclairage en Led.
L’or et le bronze se mêlent ainsi sur un fond de toile grise et brute et procurent au « Yawatcha » une atmosphère agréable, zen à la japonaise et raffinée à la Thaï.