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Le patrimoine en voie de disparition !

Casamémoire déplore à nouveau de nombreuses démolitions qui ont eu lieu ces derniers mois, comme la villa Henri Terraz, boulevard du Lido, contruite en 1953 par l’architecte Albert Planque, disparue en octobre dernier, et une villa, angle boulevard Rachidi et Hassan Ier, détruite récemment. 

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Malheureusement, ce ne sont plus seulement les villas qui sont concernées par ces démolitions, mais également les sites industriels. Hier, l’ancienne usine Coca-Cola (construite par l’architecte Pierre Bousquet en 1950) disparaissait, boulevard des Oulad Ziane, fin août 2013, aujourd’hui c’est au tour des derniers vestiges du site de la société Lafarge avec les logements des cadres (construit par Edmond Brion dans les années 40), boulevard Batli Mohamed Ben Mekki, d’être emportés, ce mois-ci, par les engins de démolitions.

Ces dernières surviennent alors même que nous venons de rappeler l’importance de l’industrie dans l’histoire urbaine et architecturale de Casablanca et dans la mémoire collective des Casablancais, avec l’intervention du Docteur Abdelkader Kaioua ce mardi 10 décembre dans le cadre de l’Université Populaire du Patrimoine.

Villa disparue bd Rachidi

Villa disparue bd Rachidi

Ailleurs, la question du patrimoine industriel a déjà été soulevée et les projets de reconversion de ces friches se multiplient, comme les anciens abattoirs de la Villette à Paris reconvertis en Parc urbain et culturel ou ceux de Madrid, devenus Matadero, un centre de création contemporaine, à Lisbonne comme à Istanbul, les anciennes usines électriques et thermiques sont transformées en espace dédié à l’art et la culture. Les projets de reconversion industrielle touchent désormais des pans entiers de la ville comme à Montréal avec le quartier d’Outremont, rehabilité en quartier de logements ou encore à Londres, avec les docks, quartier mixte avec la fameuse Modern Tate Gallery.

Les solutions sont nombreuses et les villes sont alors dotées de nouveaux équipements, de nouveaux quartiers pour s’adapter aux besoins sociaux et économiques, tout en inscrivant la mémoire collective dans ce développement.

Villa Roger Terraz de l’architecte Albert Planque construite en 1953, bd du Lido

Villa Roger Terraz de l’architecte Albert Planque construite en 1953, bd du Lido

Ne faut-il pas, également à Casablanca, accompagner tous les acteurs, propriétaires, promoteurs immobiliers, entrepreneurs, administrateurs, qui interviennent dans le devenir de la ville ? N’est-il pas temps de mettre en œuvre une stratégie de protection du patrimoine casablancais en commençant de toute urgence par un inventaire digne de son nom ? Enfin des choix pourraient alors être faits en connaissance de cause en évitant le pire.

Casamémoire travaille plus que jamais à faire inscrire Casablanca au Patrimoine mondial par l’UNESCO. Et nous sommes certains que grâce à ce classement, un cadre juridique pourrait alors être mis en place pour conserver la mémoire des Casablancais.

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