Ecole privée ou école publique ? La formation d’architecte
L’enseignement en architecture au Maroc, est, depuis quelques années, en passe de connaître un tournant. A l’approche d’une avancée concrète dans le domaine, AM en a fait le sujet du débat de ce numéro.
L’Ecole Nationale d’Architecture (ENA), aujourd’hui dirigée par le docteur Hassan Radoine, est la seule école publique dispensant un enseignement en architecture au sein du Royaume. Depuis, respectivement 4 ans, 3 ans, et une année, et dans une perspective de contextualisation de l’architecture, l’ENA a ouvert trois annexes à Tétouan, Fès et Marrakech. Cette école est donc l’unique structure publique ayant formé plus de 1300 architectes depuis sa création en 1980.
Ainsi, elle joue un rôle structurant dans la formation supérieure en architecture, et s’est installée depuis sa création en 1980, comme l’école pionnière et de référence en la matière.
Or, parmi les réalités que la mondialisation a générées et que le XXIème siècle continue de prouver au fil des années, le fait que le secteur privé est de plus en plus important dans le développement économique et social de toutes les nations. Et le Maroc n’y échappe pas, notamment ici dans le domaine de la formation.
En 2004, suite à un appel d’offre étatique, l’Ecole d’Architecture de Casablanca (EAC) a vu le jour sous la direction de M. Benabdeljelil Moumen, dans le même objectif de délocalisation et de contextualisation de l’enseignement dans ce domaine.
Dès lors, un partenariat public-privé a régi les rapports entre l’Etat comme responsable et garant de l’enseignement supérieur en architecture, et cette nouvelle structure a ouvert la voie à la privatisation au Maroc. Depuis sa création, l’EAC a formé plus d’une centaine d’architectes au terme de six ans d’études.
Ceci étant, et bien que dispensant toutes les deux un enseignement encadré en architecture, l’ENA et l’EAC sont malheureusement souvent opposées du fait de leur statut public/privé.
Au delà de ce clivage qui n’a pas lieu d’être, dans l’objectif d’optimiser la production en architecture, dans quelle mesure peut-on considérer que ces deux écoles sont davantage complémentaires que contradictoires dans leurs rapports ? Dans quelle mesure ces écoles sont dans le fond intimement liées par l’enseignement spécialisé qu’elles dispensent ? Et enfin, à partir de quel angle d’attaque abordent-elle leur fonction sociale de générer des architectes-bâtisseurs du Maroc ?
Dans ce dossier, AM a essayé de vous apporter les éléments témoignant de l’intérêt vers lequel convergent finalement ces deux écoles représentant les deux secteurs public et privé, à savoir, une qualité architecturale pour le bien de notre architecture, marocaine évidemment.
Boutata Sarah – Etudiante à l’ENA