Concours de l’École Centrale de Casablanca – 1er prix

L’école dans la forêt

Groupement Lead architecture, (Jalal Demnati, Casablanca, Agence El Haleq, Rabat, Agence Golhen, Rennes, Agence MAP, Nantes)

Façade Sud, vue nocturne
© LEAD architecture

Après la visite du lieu, nous avons constaté trois éléments fondamentaux qui structurent le site : La forêt, la longueur du terrain et la décomposition en deux zones du terrain (une partie avec une forte pente et l’autre presque plane). L’équation qui nous a été donnée de résoudre alors, s’est exprimée à travers la question de la mise en connexion directe de ces deux lectures avec d’un côté, le site et ses atouts, et de l’autre l’humain et ses caractéristiques. La réponse que nous avons souhaité initier à travers notre proposition architecturale s’est exprimée alors à sur un mot, fondateur du projet : « INTEGRATION ». Notre approche du principe d’INTEGRATION a été pour nous double, avec d’un côté l’approche symbolique et de l’autre une expression pragmatique. L’approche symbolique que nous avons choisie, consiste à revendiquer une vision simple du projet qui saurait à la fois combiner l’humain et la forêt, dans une seule et même lecture. Pour ce faire il nous a fallu trouver le trait commun qui existe entre l’homme et la forêt.

Vue d’un chemin dans la zone de logements
© LEAD architecture

La réponse à la question posée nous a semblé alors évidente. Le trait commun entre l’homme et la forêt, réside dans l’élément central qui le fait exister, avec d’un côté une colonne vertébrale et ses connections nerveuses qui relient un ensemble d’éléments pour l’Homme, et de l’autre le tronc de l’arbre auquel se rattachent les feuilles à travers les branches pour la Forêt.

vue d’un module seul
© LEAD architecture

Plan masse, vue en perspective
© LEAD architecture

L’expression de cette dualité s’est donc matérialisée à travers une voie centrale issue de l’entrée du site traversant le cœur de l’école et finissant au niveau des logements en fin de parcelle. Cette voie centrale fonctionne alors comme une épine dorsale aux ramifications circulatoires se raccordant aux différents organes qui structurent l’école : accueil, administration, espaces de formation, logements équipements sportifs, etc. Cette approche symbolique « la colonne vertébrale du projet » qui prend ses racines à l’entrée de l’école dans le prolongement du sentier traversant la forêt de Bouskoura, pour aboutir dans l’axe du site, nous a permis d’organiser notre expression pragmatique autour de cette voie centrale. Notre projet a donc été conditionné le long de cette voie, et a pu dès lors se décomposer en quatre séquences distinctes, mais interconnectées : l’entrée, l’école, les logements et les équipements sportifs. Ces quatre séquences sont divisées en deux zones distinctes de même longueur. La première zone à forte pente qui commence dès la rue en bordure du site, intègre une zone de recul propice à l’emmenée de l’école, et l’édifice scolaire dit « Espace d’Enseignement ». L’entrée est sur la partie non-aedificandi, elle prolonge la forêt. On y trouve des clairières, un parc à voitures, et une grande allée piétonne qui prolonge un chemin existant dans la forêt. L’école est sur la partie pentue du terrain, car elle capte ici le vent régulier provenant de la mer, qui la rafraîchira naturellement. La pente permet d’étager différents niveaux au même endroit, d’avoir un projet compact, facile à distribuer, facile à comprendre. Les volumes sont organisés autour d’une rue et recouverts par un immense toit parasol qui protège, et vient marquer l’horizon. La deuxième zone qui lui succède dans la profondeur et jusqu’en bout de parcelle, pratiquement plane, intègre la séquence dite « Espaces Résidentiels » et la séquence dite « Espaces Extérieurs Aménagés ». Les logements arrivent donc un peu plus loin, dans cette partie calme du terrain, comme des cabanes dans les arbres. Les appartements sont superposés jusqu’à atteindre la cîme des arbres et des passerelles passent au niveau de leurs frondaisons et libèrent ainsi l’espace au sol. Les espaces de sports trouvent leur place dans la partie plane du terrain, car cela nécessite moins de terrassement, et leur accès se fera par des chemins sécurisés qui serpentent entre les cabanes. Le projet s’articule donc autour de quatre ensembles : l’arrivée, l’école, l’hébergement et les équipements de sport. D’une manière générale nous avons interprété notre Ecole Centrale de Casablanca comme un lieu de savoir qui émerge de son territoire. C’est pour nous le principe de l’Ecole dans la Forêt. C’est pour nous le principe de l’integration.

Extrait de la note de présentation