Fermer X

Concours d’idées pour une structure habitable dans le désert

Dans le cadre de la Biennale de Venise, la Fondation FADA a lancé un concours d’idées pour la conception d’une structure habitable dans le désert. Les deux équipes gagnantes accèdent à la seconde étape du concours et participeront à la réalisation du pavillon du Maroc à la Biennale d’architecture de Venise.

1er prix ex æquo : Omar Benchekroun et Ultra Achitectura Emanuela Ortolani, Michela Romano, David Vecchi

1er prix ex æquo : Omar Benchekroun et Ultra Achitectura, Emanuela Ortolani, Michela Romano et David Vecchi.

Le mot « désert », en latin « desertum », se compose de deux entités : « de » attribuant une dénotation négative au verbe « serere » signifiant connecter, générant ainsi pour le terme « désert » le sens d’une entité vide, inhabitée et déconnectée. La forme triangulaire évoque la force et la stabilité associées à la puissance du désert. Il s’agit d’une ouverture qui entoure le désert, lui permettant de la modifier tout en transformant sa profondeur en un espace de vie. La structure, complètement entourée de tissus, est symbolique de l’imbrication des groupements familiaux créés par les nomades, qui vivent isolés du monde, mais à proximité les uns des autres. En journée, cette enveloppe dispose d’un aspect compact qui permet de réguler la température intérieure. Durant la nuit, la lumière artificielle intérieure illumine la façade, transformant cette structure en repère.

Le cœur de ce volume triangulaire divise cette structure en deux blocs habitables, reliés par une série de ponts traversant l’ensemble du périmètre. L’espace extérieur est une oasis. Il s’agit d’un monument, d’une ode dédiée au ciel et au soleil, au passage des saisons.

Boutata Sarah

1er prix ex æquo : Bom Architecture : Chamss Oulkadi avec Banan Ghazal et Khalid Madani

1er prix ex æquo : Bom Architecture : Chamss Oulkadi avec Banan Ghazal et Khalid Madani.

Il faut partir du constat suivant lequel la configuration longiligne Nord-Sud soumet le Maroc à des climats très différents, parfois aride, tandis que le front de mer est plus clément.

S’approprier un territoire désertique passe ainsi par la création d’un espace public soumis à une pénombre provoquée par l’échelle monumentale des constructions, qui, associée à la présence de l’eau, permettra de rafraîchir naturellement l’air. La ville entière devient un système cohérent qui gère différentes strates urbaines : réseaux énergétiques, de transport, trame verte et espaces publics.

La densité du bâti offre une meilleure maîtrise des déperditions thermiques ainsi qu’une rationalisation des transports. Les espaces publics couverts, aérés par le vent et dont la proportion égale celle du bâti, sont constitués d’un parcours labyrinthique qui délivre, peu à peu, les espaces les plus ouverts jusqu’à ceux les plus secrets.

Les grands patios et les unités d’habitation sont articulés en une chaîne d’événements à des échelles différenciées.

3ème prix : Imad Dahmani, Elmoumni Lahbib et Brochard Luc

3ème prix : Imad Dahmani, Elmoumni Lahbib et Brochard Luc.

Occuper le désert est tributaire de l’exploitation de l’élément aquatique.

Utiliser une petite quantité d’eau puisée sous terre afin d’irriguer une végétation ne générera aucune perte.

Le projet prend la forme d’une serre placée sous scellés qui fonctionnerait par le mécanisme de condensation de la vapeur d’eau dégagée naturellement par la respiration des plantes.

L’installation s’inspire du groupement humain Fremen imaginaire (référence faite aux romans de science-fiction de Frank Herbert, 1965) qui survit dans les dunes du désert en se couvrant d’habits imperméables, qui recycle l’eau sécrétée par leurs propres corps (transpiration, etc.) en la transformant en eau potable.

Le « réfrigérant spatial » est un principe ancestral utilisé pour réfrigérer l’eau dans les pays où les températures sont souvent très hautes. Calorifuger une eau chaude permettra, selon les principes d’échanges thermiques, de transmettre sa chaleur à l’élément le plus froid à proximité et inversement. Il s’agit donc de poser un récipient d’eau en profondeur de sorte à l’éloigner du soleil, de l’isoler de son environnement immédiat le temps d’une nuit nécessairement plus froide que le jour et d’obtenir à l’issue de cette opération simple, de l’eau fraîche, voire de la glace. 

Mention spéciale du jury : Yachar Bouhaya et Stéphane Malka

Mention spéciale du jury : Yachar Bouhaya et Stéphane Malka.

Mention spéciale du jury : Younes Benqacem

Mention spéciale du jury : Younes Benqacem.

Intitulé du concours : Concours d’idées pour une structure habitable dans le desert

Maître d’ouvrage : Fondation FADA

Situation du projet : Le Sahara marocain 

Superficie du terrain : Structure territoriale de 1 km2

Date de réunion du jury : mardi 11 février 2014

Nombre de dossiers retirés : 64 

Date de lancement du concours : 6 novembre 2013