Edito AM N°65 : ARCHITECTURE ÉCOLOGIQUE ET DEVELOPPEMENT DURABLE
Le Maroc est à la pointe ! Et depuis longtemps… n’en déplaise aux esprits chagrins. Notre pays avait déjà 11 barrages en 1955 et le centre des énergies renouvelables, en 1982. Depuis, on dénombre 130 grands ouvrages d’art pour stocker l’eau et le CDER s’est transformé en ADEREE. Plusieurs autres organismes ont vu le jour comme l’IRESEN, MASEN, la SIE, MEMEE…
Ce qui signifie que les structures sont mises en place et qu’il ne reste plus qu’à passer à l’action en matière d’économies d’énergie (éoliennes, chauffe-eaux solaires), de préservation de l’eau, de protection de l’environnement.
L’état soutient l’entreprenariat privé et les projets PP (Public-Privé) foisonnent. On peut dire que l’avenir est devant nous et que les moyens s’installent dans le paysage pour un développement durable. Voilà qui est fait !
Reste cependant des poches de résistance qui concernent le patrimoine construit.
Le patrimoine culturel contribue à préserver l’équilibre sociologique et les savoir-faire dans les sites très particuliers qui jalonnent notre pays, ces sites inscrits comme patrimoine de l’humanité neuf fois par l’UNESCO, ces médinas qui abritent des bâtiments écologiques exemplaires dont les caractéristiques devraient être prélevées et mises à jour. Les anciens bâtisseurs avaient trouvé des solutions techniques remarquables pour protéger les ressources hydriques, maintenir fraîcheur et aération dans les espaces, construire en matériaux de proximité…
Toutes ces qualités, que l’on devrait développer dans des centres de recherches techniques, sont encore en friche. Pour qu’elles puissent être utilisables au Maroc et sur le continent, il suffirait de faire confiance aux créateurs. Les architectes peuvent devenir les promoteurs de nouvelles techniques de construction fortement inspirées des savoir-faire anciens. Ils ont les moyens de construire écologique tout en inventant de nouveaux procédés, au même titre que le LEED, BREAM ou HQE. Les Marocains peuvent créer leurs propres labels. Il n’est que de voir le pavillon marocain à Milan : Tarik Oualalou et Lina Choï ont bien réussi à révolutionner la construction en pisé !