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Anfa Place, le pari de la qualité

En 2009, Architecture du Maroc a publié le projet attribué par le promoteur espagnol Inveravante au cabinet d’architecture Foster et Partners, associé au cabinet marocain Sens Archi. L’article avait souligné la gageure que représentait la construction d’immeubles sur la plage, face à un océan réputé agressif. 

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Vue générale du site et des îlots résidentiels

Vue générale du site et des îlots résidentiels

Une fois construit, l’ensemble tient ses promesses esthétiques : son dessin précis et épuré l’intègre avec aisance et discrétion dans le site, offrant en contrebas du boulevard de la Corniche le déroulé de ses toits terrasses. On entre par un centre commercial à échelle humaine dont les détails très dessinés et une charte graphique stricte contribuent à créer une ambiance apaisée.

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Détail constructif de la partie administrative

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Partie administrative du site

A partir du centre commercial adossé au mur de soutènement construit le long du boulevard, les immeubles aux façades blanches se déploient longitudinalement, encadrés de part et d’autre par l’hôtel 5 étoiles en construction et l’ensemble bureaux et appart-hôtel de couleurs ocres. La lecture est aisée, les repères évidents, avec comme horizon permanent, quelle que soit votre localisation, l’océan.

La question se pose de savoir comment un projet si haut de gamme va-t-il vivre dans les conditions climatiques de la côte casablancaise ?

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Vue générale des immeubles résidentiels et à droite, la terrasse du centre commercial

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Ligne graphique à l’intérieur du centre commercial

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Les architectes de Sens Archi, Asmaa Benzouina et Jawad El Mesmoudi, répondent que la pérennité du projet a pour première garantie la conduite du chantier pour lequel l’exemplarité a été une recherche constante.

Leur mission complète comprenait la conception de la distribution intérieure, la prescription des lots, les plans et détails d’exécution, le suivi technique et financier du chantier, la coordination avec les entreprises, la certification des factures,  l’échantillonnage et la réception, un ensemble de responsabilités suffisamment large pour requérir une équipe de 6 personnes en permanence sur place.

L’épure et le minimalisme du projet ont conduit à aller très loin dans l’exigence du détail et des finitions en passant par la réalisation de prototypes à échelle 1. Faire comprendre aux entreprises le niveau d’exigence passait aussi par la réalisation par l’agence d’architecture de tous les plans de détails. Le fait de travailler en lots séparés a représenté un surcroît de difficultés en raison du décalage des interventions.  A joué aussi la différence culturelle entre l’Europe qui construit à 3 000 € le m2 alors que les moyennes locales se situent à 1 000 €. L’énergie déployée par les architectes a semble-t-il payé car les entreprises leur auraient fait part de leur sentiment d’avoir été « tirées vers le haut ».

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Vue du passage reliant le centre commercial

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Intérieur de l’îlot résidentiel

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Détail des façades

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Esplanade le long du littoral.

Les différences culturelles se notent aussi au niveau de l’isolation. Le placoplâtre très répandu en Europe est ici difficilement accepté, et pas seulement en raison de son coût. Il a fallu ainsi travailler avec un double mur de brique enserrant un isolant en laine de verre acoustique, technique elle aussi peu répandue de ce côté de l’Atlantique.

Autre exigence du dessin minimaliste, faire en sorte que les plinthes soient parfaitement planes, alignées par rapport au mur. Là encore, le détail est poussé jusqu’à la réalisation d’un joint en creux et d’un profilé en aluminium permettant d’absorber en une surface parfaitement lisse le mur et les enduits. A l’extérieur, les garde-corps en verre d’une épaisseur de 3 cm sont surmontés d’un profilé en inox 316 sur lequel les dépôts de salinité et les taches de rouille se nettoient aisément à condition que l’entretien soit régulier.

La société de gestion, le cabinet international CBRE,  est chargé de la maintenance de l’ensemble. Elle a établi une réglementation stricte de co-propriété. Reste possible le décalage entre les principes et la réalité tant il est vrai qu’en dehors des espaces collectifs, le maintien en l’état des biens relève de la responsabilité de la propriété privée.

Florence Michel-Guilluy

Intitulé du projet : Complexe hôtelier et résidentiel intégré Anfa Place

Maître d’ouvrage : Anfa Place S.A du groupe Inveravante

Architecte : Groupement Asmaa Benzouina et Jawad El Mesmoudi et  Foster & Partners

Programme : Salle polyvalente de 1 800 places, salle de théâtre modulable de 600 places, salles de musique amplifiées, salle de répétition ouverte au public, des salles évènementielles et lieu « d’intensité culturellle » : commerce, restaurant, café, cyberspace, lieu de lecture, librairie, salle d’exposition et galerie d’art.

Entreprises : 

GO Etanchéité : TGCC

Terrassements et cloutage : Bioui Travaux

Installations électriques : Spie Elec et Siemens

Menuiseries extérieures : Talbo

Menuiserie bois et métallique : Jet Alu

Paysagiste : Arge

Bureau de contrôle :  Socotec

Laboratoire : LPEE