Fermer X

AM N°43 Les stars de l’architecture mondiale au Maroc

Dans ce numéro, nous avons voulu faire prendre conscience que notre pays attire les plus belles signatures d’architectes dans le monde. Nous sommes bienheureux de les accueillir en exclusivité dans nos colonnes. Il faut dire que l’avant garde qu’elles représentent fait bouger les concepts de l’architecture locale et transforme le métier en cet art sculptural magnifique, délicat à classer dans un quelconque courant, tant l’originalité du geste est inventif. L’enrichissement sur le plan conceptuel est certain. Le prix Pritzker qui les honore en est la preuve. Des noms illustres sont cités : Zaha Hadid, Rem Koolhaas, Franck Gehry, De Portzamparc, Mecanoo, mais aussi Jean Nouvel, Odile Decq, Sir Norman Foster, Jean Paul Viguier, Chapman Taylor…Avec cette nouvelle vague, le Maroc dispose d’une belle caisse de résonance médiatique liée à l’architecture. Fidèle à notre axe éditorial qui défend les meilleurs architectes, nous sommes fiers de présenter le concours Cas’Art et nous prétendons que les architectes locaux qui ont participés, sont de fait, nos champions nationaux. Ce n’est pas un hasard s’ils ont été choisi par la mairie de Casablanca pour concourir en binôme avec des stars, et nous les saluons ici, Lazrak, Sijelmassi, Alaoui, Benkiran, Kassou, Chakib, Oualalou…qui ont peut-être perdu le concours Cas’Art, mais gagné une place au soleil! Quant à l’équipe lauréate, Rachid Andaloussi et Christian de Porzamparc, ils ont bien mérité leur distinction.

Pourtant, ces célébrités étrangères ne sont pas les bienvenues aux yeux de tous les architectes nationaux, et de l’ordre national en particulier, parce qu’elles ne sont pas « autorisées à exercer au Maroc ». Elles construisent dans l’illégalité, contraintes de s’affubler d’architectes locaux, parfois médiocres, pour réaliser leurs oeuvres. Pire, les documents administratifs font disparaître l’auteur et offre la responsabilité de la construction à un architecte « autorisé ». Peut-on encore prôner l’exception professionnelle et protéger le métier contre « l’invasion de la mondialisation » ? Ou bien doit-on réviser la loi pour s’adapter à une réalité déjà bien installée ? A ce propos, les architectes au Maroc sont divisés en trois clans. Ceux qui résistent à cette tendance lourde, ceux qui affrontent la mondialisation et ceux qui ne cèdent rien à leur fonctionnement. Certains se consacrent au management, à l’organisation en interne inspirée des grands cabinets internationaux. Ils se regroupent autour de sigles, depuis une dizaine d’année, effaçant le patronyme de l’architecte pour faire valoir la performance (Archidesign, Kilo, A3, Confluence…)

D’autres continuent à défendre l’éthique et le nom propre, couvrant tous les rôles sans rien déléguer, dans la droite ligne de la culture « Beaux-Arts ». Mais ceux qui prônent l’exception culturelle et qui invoquent le nationalisme, savent que le glas des protections légalistes d’aujourd’hui, est annoncé pour 2012.

Déjà, les promoteurs de grands projets cherchent des architectes ailleurs, gagnés par « l’effet Bilbao » et justifient facilement le choix de s’adresser à des célébrités par le relais médiatique induit… Il ne reste plus qu’à travailler pour que de nouvelles règles soient fixées. Quand bien même la résistance contre l’autorisation provisoire d’exercer pour les architectes étrangers persiste, elle n’arrangera que l’architecte affairiste, soumis, qui prête sa signature uniquement pour l’obtention de l’autorisation de construire. Ce blocage administratif n’arrêtera pas le cours des choses, mais pervertira le métier.

Selma Zerhouni

Sommaire

 BIOGRAPHIE 

 ÉDITORIAL

Les stars de l’architecture mondiale au Maroc

 COUP DE COEUR

Intégration remarquable dans l’histoire urbaine Sarah Zaïd

 CONCOURS

L’organisation du Concours Cas’Art attire les stars de l’architecture mondiale

 DÉBAT

Cas’Art , un dispositif urbain et scénographique Florence Michel-Guilluy

« Un projet dans lequel je me reconnais » Florence Michel-Guilluy

L’indomptable Aziz Lazrak Selma Zerhouni

S’associer sans perdre son âme Selma Zerhouni

L’architecture marocaine est-elle « soluble » dans la mondialisation ? Fouad Akalay

Partenariat choisi et non subi Aberrahim Sijelmassi

Arnauld gilles, s’insurge contre les signatures de complaisance Selma Zerhouni

Du parc de la Ligue Arabe découle le site de Cas’Art Selma Zerhouni

 ARCHITECTURE

Maroc Telecom modifiera le skyline de Rabat – Omar Kobbite et Jean-Paul Viguier Florence Michel-Guilluy

 Port Lixus – Chapman Taylor Florence Michel-Guilluy

 Gare maritime Tanger Med – Odile Decq et Khalid Molato Florence Michel-Guilluy

 Tanger Med, un paysage maîtrisé – Jean Nouvel Florence Michel-Guilluy

 Anfaplace, les pieds dans l’eau – Norman Foster+Partners, Sens Archi Florence Michel-Guilluy

ART

 Le regard de Ghita Skali sur l’battoir Sarah Zaïd

 Le festival Mawâzine, Rythmes du monde à Rabat Nadia Jebrou

 FestiMode Casablanca s’ouvre à l’international Selma Zerhouni

ETUDIANTS

 Savoir faire Bidonvillois enfin valorisé ! Diplôme de Tarik Laghrissi et Anouar Fadile Alami Selma Zerhouni

ENVIRONNEMENT

 Le Parc de l’Hermitage, un projet exemplaire pour Casablanca ? Sarah Zaïd

BREVES