AM N°3 Des architectes au singulier
Architecture du Maroc N°3
Ne cherchez pas de fil conducteur dans la sélection des architectes que nous avons faite dans ce numéro 3 d’Architecture du Maroc. Nous aurions voulu être provocateur et intituler ce dossier «Les architectes d’avant-garde». Mais force est de constater que les architectes sont inclassables, et qu’aucune combinaison fédératrice n’est satisfaisante. Nous avons tenté la jeunesse, le talent. l’itinéraire de formation, la pratique privée ou publique… à la recherche d’un groupe homogène, sans résultat.
Si le Maroc accueille des réalisations construites de différentes factures, c’est que ces dernières participent à des formes d’urbanité et à des courants différents. Le panorama urbain qui s’offre à nous en est le reflet. Mais plutôt que de s’installer dans l’une ou dans l’autre tendance, nous avons opté pour une sélection de démarches cohérentes. de sources d’inspiration individuelles. de pratiques isolées pour les réunir dans ce numéro et rendre compte de leur parcours créatif. C’est ainsi que nous espérons, au terme de cette aventure, dégager des œuvres sincères et harmonieuses, Mais nous avons maintenu la question initiale et AM a demandé à chacun des architectes de réagir sur l’idée d’un mouvement d’avant-garde au Maroc.
Tiraillé entre la vivante architecture vernaculaire considérée comme rétrograde, et l’image de l’architecture d’aujourd’hui véhiculée par les médias, l’architecte marocain se trouve, de surcroît, confronté à une commande qui réfute d’emblée toute avancée créative endogène relayée par une administration bureaucratique toute puissante qui ne juge qu’à travers la réglementation.
Comment face à toutes ces contraintes, trouver une place à la créativité ? Comment être à la fois dans les réminiscences des maisons à patio et des Ksour? A la fois dans l’architecture moderne léguée par le protectorat, et l’architecture des pays développés? Comment s’inscrire dans une démarche répertoriée comme telle et qui par son homogénéité deviendrait fédératrice pour parvenir à instaurer une rupture? C’est cette quête qui nous intéresse parce qu’elle permet de sortir de l’isolement et de la morosité, pour parvenir au discernement et privilégier le talent, la compétence au lieu de la médiocrité consensuelle et la convention inhibitrice.
Ce n’est qu’à partir de ce moment que les maîtres d’ouvrage privés ou publics ayant pris conscience de ces principes fondamentaux, pourront créer la synergie adaptée pour donner lieu à des espaces de qualité qui s’inscriront dans la spécificité géographique et en même temps ouverte sur l’avenir.
Alors les sièges de banque, les quartiers d’affaires, les logements collectifs s’érigeront en puisant dans les ressources créatives des architectes adoptant label de qualité, identification visuelle et fonctionnement non plus dans la modernité exogène mais dans une modernité encore à inventer.
Selma Zerhouni
Sommaire
DÉBAT: Avant-garde
La notion d’avant-garde par Nadine Descendre
Peut on Parler d’une avant-garde artistique au Maroc par Aziz Daki
Entretien avec Fouad Bellamine par Aziz Daki
Comment libérer les aspects créatifs de l’homme par Chafika Sekkat
Reprenons par Abderrahim Sijelmassi
ARCHITECTURE : Des architectes au singulier
Mohamed M’Barki par Selma Zerhouni
Amine Cheddadi par Mohamed Jibril
Rachid Chaoui par Abdeslam Cheddadi
Fayçal Belbachir par Oum El Ghaït Bensahraoui
Fathiya Tahri Joutei par Selma Zerhouni
Karim EI Achak par Oum El Ghaït Bensahraoui
Mounia Chaouni par Sabah Msefer
ART : Expositions
La villa des Arts reçoit Jean Genet par Marwan Seddik
Un concentré de design international par Slama Elkadiri
Venise Cadre construit sa galerie par Marwan Seddik
ENVIRONNEMENT : Découverte
La grotte Win Tindouine par Khadouj Zerhouani
La cimenterie obtient son label par Fouad Temsamani
La FODEP par Touria El Mouassili
BRÈVES
CHRONIQUE
Soleil Noir par Mostafa Nissabouri