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AM N°29 Architecture métallique

Éloge de l’architecture métallique

Construire en métallique revient à sauter sans transitions dans le monde avancé, avec en prime, la garantie d’une chaîne de professionnels de haut niveau. C’est aussi construire plus vite, plus haut, mieux, Cela ne peut se concevoir de la même manière que jadis. C’est pourquoi le bâtiment est devenu un produit évolué dans lequel la technique progresse. Une mécanique de précision, précurseur de la cyber-architecture, qui profite d’un savoir-faire méticuleusement consigné aux USA puis en Europe. Nécessairement modulaire, optimisant le moindre geste, la construction métallique ne souffre plus de perte de temps ni d’improvisation. Elle profite du « temps masqué »  cher aux entrepreneurs avertis. Pendant que les semelles sont coulées, les murs, le toit, les tuyaux de VRD sont fabriqués simultanément en usine. Le chantier de construction n’est plus qu’un lieu de montage de pièces à ajuster avec précision, un jeu d’enfant, un meccano géant.

Du même coup, l’économie sur le foncier urbain de plus en plus rare, devient envisageable. On peut construire en hauteur et dégager le sol pour les équipements de proximité. On peut même construire des édifices métalliques provisoirement (en prenant exemple si possible sur les expositions universelles qui ont valu l’apparition de la Tour Eiffel…) En effet, les zones industrielles au terme de leur fonction, offriront des possibilités de requalification et de réhabilitation en tant que friches pour de beaux équipements culturels grâce à la souplesse de l’espace dégagé par l’architecture métallique. L’architecture métallique libère le sol de poteaux encombrants et permet une multitude d’aménagements.

Cependant, l’on n’imagine pas de grandes aciéries sans évoquer leur épaisse fumée noire. Et l’équilibre environnemental alors ?

Les spécialistes sont formels : ce matériau est naturel lors de son extraction et le demeure lors de sa destruction. ll disparaît dans la nature et se fond avec la terre si on venait à l’abandonner. Le métal est donc écologique, biodégradable et recyclable à souhait.

Dans les quartiers industriels, les zones offshore, les quartiers de bureaux et de commerces, la créativité architecturale a déjà adopté l’ingénierie en métal dans le processus constructif. Les architectes lui offrent la part belle et lui donnent de l’élégance et de la grâce. Pourvu qu’ils soient suivis par les promoteurs, les BET et la réglementation. ils en témoignent tous : ils l’utiliseraient sans modération. Et si
quelques rares architectes préfèrent demeurer conventionnels en utilisant des techniques éprouvées. beaucoup rêvent de grands projets libérateurs de leurs imaginaires, réalisés dans les délais courts, bien haut dans la ville.
D’ailleurs, le paysage urbain s’en trouverait transformé et de nouveaux usages viendraient stimuler l’ingéniosité conceptuelle de toute la chaîne du bâtiment. Elle profiterait de l’ouverture sur le monde que le gouvernement ne cesse de développer, au lieu de la craindre. Les architectes qui rêvent de ces projets audacieux
entreraient dans les concours internationaux et dépasseront par leurs ambitions les frontières. Ce mode constructif n’est pas nouveau pour eux. Ils ne feront qu’appliquer l’enseignement et les théories consignées par l’expérience de plus de cent ans dans le monde et qu’ils ont étudiées sur les bancs de l’école. De plus, ce n’est pas
l’architecte qu’il faut convaincre de sortir du sempiternel système poteaux-poutres tant il a horreur de la rigidité de la réglementation et de l’informel qui s’y rattache. De nouvelles performances techniques lui parviennent grâce aux industriels mais, pour que toutes les résistances tombent et que le champ d’intervention du métal s’élargisse au logement social, comme le souhaitent certains entrepreneurs, beaucoup d’efforts restent a faire.

Selma Zerhouni

Sommaire

ÉDITORIAL

Éloge de l’architecture métallique

ACTUALITÉS
Elizir Ristorante Essaouira par Marwan Seddik

CONCOURS

Concours Royal Air Maroc pour la construction d’un hangar de maintenance à Marrakech

DÉBAT

La peur des apparences : une forme de mépris du monde par Abdelbaki Belafkih

Le métal, un matériau de demain entretien avec Mark Winkel

Les architectes doivent s’impliquer entretien avec Driss Assad

J’ai construit en acier pour gagner en foncier entretien avec Aziz Lazrak

Métal et civilisation par Mourad Ben Embarek

Architecture métallique et ambiguïtés contemporaines par Chaoui Mohamed

ARCHITECTURE

Labinal Maroc à Aïn Atiq – l’architecture marocaine au standard du monde par Ito Dias

CNSS de Kénitra, ouverture et transparence par Nadia Jebrou

Beau comme un camion ! par Selma Zerhouni

Usine IKS, pour la marque PETIT BATEAU par Selma Zerhouni

Aircelle Maroc par Nadia Jebrou

Un complexe de bowling et de loisirs à Casablanca par Bohsina Khalid et Rachid

La beauté du fonctionnel par Selma Zerhouni

Le book de l’architecture métallique par Pascal Bonaud

ART

Concerto pastoral aérien par Bouchra Lahbabi

Figures de l’abstraction au Maroc, une exposition fantôme la rédaction

ENVIRONNEMENT ET PATRIMOINE

Merzouga en péril par Nadia Jebrou

ESPACE ÉTUDlANT

Architecture et communication par Sonia Serhir

BRÈVE