Second prix – concours Dakhla – De la constellation au jardin
Derrière l’aspect monolithique du musée, proposé par le groupement Tarik Oualalou & Carta, se cache une architecture toute en transparence et en poésie.
Ce bâtiment suspendu, inscrit dans la Corniche de Dakhla, vient rompre avec l’alignement sévère des murs de clôtures avoisinants en offrant un espace public généreux et ouvert au public. C’est grâce au soulèvement des plateaux dédiés aux expositions que le paysage a pu être protégé en établissant une continuité avec le rez-de-chaussée presque entièrement dédié au public (accueil, café, boutique, logistique), maître des lieux. Le grand volume de l’étage porte, quant à lui, le programme face à l’océan pour le révéler aux regards lointains. Entre les deux, vient « flotter » un espace transparent dédié aux expositions temporaires. Il est ceinturé par une circulation qui mène de l’accueil aux espaces d’exposition.
« Bien que d’une grande simplicité matérielle et tectonique, « la grande escale » affirme sa présence dans le tissu urbain de Dakhla par sa couleur blanche qui travaille autant avec la lumière crue du désert qu’avec l’océan pour l’inscrire dans cette identité propre du grand désert marocain. »
La constellation : cet arrangement d’étoiles a toujours formé un repère dans le temps et l’espace pour le peuple nomade. Cet ancrage éternel et stable face à la mouvance du désert a inspiré le musée qui est fabriqué comme un outil de cheminement architectural et personnel, une sorte de « parenthèse suspendue ». Le jour, l’ombre et la lumière qui traverse le plateau des expositions fabriquent un espace public protégé et désirable. La nuit, la lumière émane du musée et marque la présence de cette « constellation » urbaine. Quant à la toiture, elle est conçue comme un paysage construit qui fait traverser une lumière contrôlée. En bout de parcours, elle se met face à l’horizon infini de l’océan. La durabilité du projet n’est pas en reste et est pensée de manière à répondre aux exigences d’efficacité énergétique en s’appuyant sur le maximum de dispositifs passifs de contrôle de la température et de l’ensoleillement par l’inertie de la matière, la ventilation naturelle ainsi que la récupération et le traitement des eaux.
Salma Dioury