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ESPACE INDUSTRIEL

L’économie marocaine s’est longtemps construite autour du secteur primaire, favorisant agriculture et barrages. Aujourd’hui, notre pays se dirige vers une production mécanisée et concentrée sur la transformation des matières premières. Grâce à cette politique, l’industrie que nous voyons émerger à travers tout le Royaume rivalise d’intérêt. C’est un foisonnement de projets architecturaux qui se réalisent. Nous nous devions de vous les montrer.

Dans ce numéro, vous découvrirez l’usine marocaine et son évolution à travers l’histoire. De l’atelier du XXème siècle devenu patrimoine à préserver, au parc d’activité qui offre des unités de production en location, aux zones industrielles, zones franches ou pôles de développement régional, ces lieux de production sont surprenants. L’ancienne unité industrielle familiale a su se développer en quelques générations, pour se hisser aux normes mondiales. La tendance au regroupement dans les parcs industriels s’épanouit et se spécialise par région comme à Meknès autour de l’olivier, ou à Guelmim-Es Semara autour du cactus. Outre des services communs classiques, un centre de recherche tient l’information à jour et encourage le développement de nouvelles idées. De l’échelle familiale, l’industrie marocaine passe à l’échelle nationale accompagnée d’une forte volonté politique de croissance maîtrisée. Nous sommes loin des ateliers du début du siècle dernier qui recevaient les ouvriers dans des espaces à peine éclairés avec des équipements précaires ! L’usine n’est plus là pour polluer et exploiter des ouvriers jusqu’à l’épuisement. Elle s’installe dans des paysages verdoyants et cherche à pratiquer les normes de développement durable pour préserver l’environnement.

Aujourd’hui, de nouveaux métiers trouvent leur place pour hisser ce lieu de travail en espace de vie. C’est pourquoi l’ergonomie, le « property management », le « facility management » sont confiés désormais à des spécialistes.

En tournant les pages vous verrez que notre sélection présente à la fois l’architecture dans son aspect technique mais aussi visuel. L’architecte joue alors un rôle précis, dans un cadre clair qui lui permet d’exprimer une créativité bordée toutefois par les contraintes. Ce n’est pas pour autant que l’on ne reconnaît pas la griffe des plus talentueux. Certains se spécialisent dans le secteur et deviennent de fins connaisseurs des contraintes de construction liées à la productivité. Ils savent que le panneau sandwich est isolant et rapide à poser, que les toitures doivent permettre lumière et ventilation, que la façade doit être avenante. L’industrie marocaine se soumet volontiers aux normes mondiales puisque le pays accueille des unités délocalisées de prestige comme l’usine Renault à Tanger.

Avant de vous souhaiter une bonne lecture, je voudrais rendre hommage à deux amis et grands architectes disparus récemment : Aimé Kakon et Jacqueline Alluchon.