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MASERATI : UNE HISTOIRE DU DESIGN AUTOMOBILE DE LUXE

La marque Maserati, un siècle après sa naissance, véhicule une image d’exception qui traverse le temps.  Créée pour assouvir la passion de ses fondateurs pour le monde de la course, elle a porté aux lendemains de la seconde guerre mondiale l’alliance de la conduite sportive, du confort et  de l’esthétique. Elle a illustré l’aura mondiale du design italien allant à la rencontre des aspirations d’une élite économique et sociale. L’ouverture de deux show-rooms à Casablanca confirme que la magie opère toujours sur tous les continents…

À l’époque pionnière des frères Maserati, le luxe consistait à produire un prototype, un exemplaire unique pour chaque client ou presque. Moteur, châssis, carrosserie étaient conçus séparément puis assemblés et testés dans l’atelier. On peut imaginer les investissements nécessaires à la vie de l’entreprise et les difficultés rencontrées qui ont conduit la firme à connaître un certain nombre de péripéties et de propriétaires.

Aux lendemains de la guerre, une nouvelle période s’ouvre. La voiture de luxe est toujours produite en nombre très limité mais elle fait rêver et les magiciens de ce rêve sont les designers italiens. L’Italie à cette époque se lance dans sa reconstruction, elle n’a pas de matière première, mais elle a des créateurs qui vont se mettre au service de l’industrie. La voiture de luxe est un support de choix.

Le marché demeure tout aussi restreint et s’adresse à une clientèle d’exception. De cette histoire riche qui appartient à des décennies de prospérité, ne prenons qu’un seul exemple. La 3500 GT, conçue en 1957 donne lieu à un modèle plus grand et plus puissant, la 5000 GT destinée au Shah d’Iran. De 1959 à 1962 les plus grands designers de l’automobile de l’époque Touring, Pininfarina, Allemano, Ghia, Bertone, Vignale, Frua et Monterosa interviendront pour produire « leur » pièce unique destinée à un seul client d’exception…

En ces temps épiques, le retentissement mondial des créations construit l’aura de la marque mais pas nécessairement son image. Les modèles illustrent en effet les tendances de l’époque et l’écriture très personnelle d’un « artiste » qui travaille dans une posture quelque peu egocentrique. Il est impossible de déterminer un « style » Maserati tant la collection historique se présente sous une forme hétéroclite.

Aujourd’hui les exigences économiques conduisent à la nécessité de développer les ventes et de conquérir des parts de marché sur tous les continents. Le luxe s’industrialise.

La clientèle a aussi changé et n’est plus constituée d’adeptes de la conduite sportive (il est vrai grandement découragés par les contraintes du code de la route). L’heure est au confort et à la fiabilité. La conception de chaque modèle est l’œuvre d’un centre de design dont la vocation est de construire et de consolider l’image de la firme en développant une famille de modèles identifiables au premier coup d’œil. L’histoire n’est pas pour autant reniée. Les modèles reprennent les noms d’icônes telles que la Quattroporte, créée en 1963, dont la la 5ème génération en 2003 a été dessinée par le mythique bureau de design Pininfarina. La sixième version (2013) est une adaptation, un renouvellement sans coupure avec le passé, mené par le département design du groupe Chrysler / Fiat. Chaque modèle (Quattroporte, GranTurismo, GranCabrio, Ghibli) répond à une utilisation spécifique : berline quatre portes et deux portes, cabriolet décapotable, coupé). Ils ont tous un air de famille car on a repris les éléments les plus marquants des icônes (exemple : la forme particulière de la grille du radiateur bas et mince), mais on opte pour des formes plus classiques en écartant les effets de mode comme par exemple les lignes plates à l’aérodynamisme marquée des modèles 70. On retrouve dans chaque modèle différencié les mêmes lignes rondes, sensuelles, fluides d’un aérodynamisme maîtrisé. Les moteurs ont été changés, le poids s’est allégé grâce à l’utilisation de l’aluminium sur monocoque, la résistance aérodynamique a diminué de 20%,  la consommation de fuel également. La haute technologie s’est introduite avec les systèmes audio et télévisuels les plus sophistiqués. L’essentiel demeure : puissance, accélération et vitesse maximum. Tout comme la marque du luxe est toujours la capacité de personnalisation. Le processus a été redéfini pour entrer dans le cadre d’une production industrielle : choix du design des jantes, des couleurs des peintures, comme des cuirs sont autant d’options pour satisfaire les exigences d’aujourd’hui…