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Edito AM N°63 – BUREAUX DERNIÈRE GÉNÉRATION

DSC_3854Dans ce numéro, nous avons tenu à aborder trois échelles de réalisation des espaces de bureaux. Une première échelle est l’urbanisme et en particulier la création d’un quartier d’affaires. L’ambition de faire une capitale structurée pour affronter la concurrence mondiale est clairement affichée au travers du projet Casa Anfa. Nous vous présentons en exclusivité la réflexion menée durant de longues années par des spécialistes de renom, sous la direction de l’AUDA, sur le territoire libéré de l’ancien aéroport d’Anfa. Huit quartiers sont programmés, dont celui qui doit accueillir la future Cité des Affaires et la nouvelle place financière. La ville du XXIème siècle est en gestation. Riche de sa programmation diversifiée, alliant le plein et le vide, dessinant la nouvelle « skyline » de Casablanca, elle offrira, grâce à des pièces d’architecture signées par de grandes stars (publiés dans AM 55 et 62), une image futuriste et ouverte sur le monde. La mobilité intermodale y est déjà organisée.

La deuxième échelle est celle du bâtiment. Le Maroc n’échappe pas aux exigences du monde du travail et se met aux normes internationales, évolution accélérée par l’arrivée des leaders mondiaux du conseil immobilier. Les immeubles sont donc soumis à des règles précises, en matière de flexibilité, d’évolutivité, de sécurité, de capacité à accueillir les technologies de télécommunications.

À une troisième échelle, entrent en scène ces métiers que sont l’architecte d’intérieur ou le « space planner » sans oublier les fabricants de mobilier. Tous s’attaquent à l’aménagement des plateaux « libres » et doivent traiter les

questions complexes que sont la circulation, l’ergonomie, la lumière, l’aération, l’acoustique, l’image et la philosophie de l’entreprise. Surgit aussi dans l’espace de travail où prédomine le bureau paysager la question du bien-être et du confort de l’individu. Nous verrons dans ce numéro que la démotivation et le désengagement des salariés sont au cœur de cette prise de conscience et que la solution est à chercher dans un espace qui suscite l’adhésion et le sentiment d’appartenance à l’entreprise.

Mais les normes sont faites pour être bousculées. Dans les secteurs des nouvelles activités, l’espace de bureau s’éloigne des modèles connus. Les start up donnent l’exemple avec ce qu’on appelle le « co-working » avec pour fil conducteur les mots « flexible et cool ». Les auto-entrepreneurs « 7AY », dans la zone industrielle de Rabat, exposent le concept d’un édifice commun, productif et qui implique tous les acteurs dans la conception de leur cadre de travail.

Les bureaux deviennent un lieu de vie à soigner tout particulièrement, à l’échelle de la ville, du quartier, du bâtiment et de l’aménagement intérieur. Une dernière tendance est à saluer, celle de la gentrification du quartier Art Déco que quelques acteurs pionniers comme Casamémoire et AM Editions ont adopté !