Fermer X

AM N°30 Intérieurs commerciaux

Intérieurs commerciaux

Ce numéro a ciblé les lieux de commerce parce qu’ils font l’effort de s’adresser à des professionnels de la décoration. Les boutiques de franchise doivent s’en tenir aux cahiers des charges définis par les décorateurs de la maison mère. Ils fixent l’identité visuelle et sont gardiens d’une image indissociable du produit. On reconnaît la marque à travers la devanture mais aussi au moindre détail de l’aménagement, la couleur, les tissus et textures, le parfum d’ambiance, la musique… Quant aux boutiques locales, laissées à l’instinct du manager, elles rivalisent en créativité et n’ont rien à envier auxmeilleures franchises. Des magasins admirables, au nom poètique : Marwa, Maymana, Au Nom de la Rose… Le paysage urbain a changé depuis une décennie et les promoteurs investissent fortement sur la décoration, l’apparence et leur image. Alors, plein feu sur les intérieurs de magasins, les belles boutiques de centre ville ! Pour la première fois, AM met en avant le travail de décoration. Mais qu’est-ce qu’un décorateur ? Un architecte d’intérieur ? Un ensemblier, ou encore un scénographe ?

Peu organisés, ces femmes et ces hommes de métiers se sont pas réunis autour d’un ordre professionnel et ont maintes fois raté l’occasion de s’associer pour se faire reconnaître. La pratique aussi n’est pas claire, et rares sont ceux qui s’entendent sur la définition des rôles de chacun. Il faut aussi avouer que le rapport qu’ils entretiennent avec les architectes est fort complexe.

Alors que la mondialisation oblige à une certaine atomisation des métiers, l’architecte rechigne à céder du territoire et à composer avec de nouveaux professionnels. Pourtant, la spécialisation semble inéluctable. Et les promoteurs ne confient plus un projet intégral à un seul homme, même s’il reste responsable, en tant que « maître d’oeuvre ». Des équipes s’érigent et plusieurs intervenants additionnent leurs compétences dans des prestations élaborées et précises. Des disciplines pointues planchent sur des services divers liés à la programmation, au financement, à l’architecture, au design, en passant par la scénographie, etc. Et chacun faisant bien son travail, le résultat est appréciable. L’architecture d’intérieur n’est donc pas un sous-ensemble péjoratif et a déjà gagné ses lettres de noblesse par la pratique. Reste à résoudre les problèmes sur le plan réglementaire.

Nous avons appris dans notre enquête que l’architecture d’intérieur n’est plus enseignée à l’école des beaux-arts de Tétouan mais continue à l’école supérieure des beaux-arts de Casablanca. On peut aussi fréquenter cette formation dans des écoles privées comme Art Com Sup ou l’ETAP à Casablanca, ou encore la discrète Ecole Spéciale d’Architecture d’Intérieur de Rabat. De création récente, cet enseignement est peu dispensé au Maroc. Il faut néanmoins se méfier des cartes de visite qui arborent la mention « décorateur ». D’ailleurs les diplômés préfèrent la mention « architecte d’intérieur » pour se démarquer du marchand de meubles, de l’antiquaire, du tapissier, du fabricant de mobilier, ou autres autodidactes. L’ornement n’est pas un crime de nos jours, quoiqu’en pense Adolph Loos. L’oeuvre architecturale parfait sa beauté grâce à des matériaux extraordinaires, de véritables parures, de plus en plus sophistiquées pour l’image recherchée. L’architecte d’intérieur intervient en dernier dans la chaîne de conception et donne la touche finale, le look.

Et si parfois, il transforme radicalement l’espace, c’est pour mieux répondre à des exigences de nouveaux marchés de maîtres d’ouvrage avertis. L’architecte peut éviter la défiguration de son projet en imposant ce partenaire à la première ébauche.

Une complicité entre les deux métiers au démarrage de la conception, apporterait une contribution précieuse à l’embellissement de nos intérieurs et une économie substantielles pour le promoteur.

Selma Zerhouni

Sommaire

 ÉDITORIAL

L’architecture d’intérieur commerciale

 COUP DE COEUR

De l’athlète à l’esthète Nadia Jebrou

 CONCOURS

Concours Royal pour le Centre Hospitalier Universitaire d’Oujda

 DÉBAT

L’enseignement en architecture d’intérieur Dossier préparé par Valérie Moeyensoon

Architecte et décorateur sont ils complémentaires ? Dossier préparé par Valérie Moeyensoon

L’envie d’acheter, mode d’emploi ! Martin Khalid Rosenberg

Le voyage du Zellige décoratif Sophie Geissman

 ARCHITECTURE

Darkoum, un espace atypique où l’on se sent chez soi Boubacar Diop

Massimo Dutti, contraste harmonieux Bouchra El Fares

Cartier pose une patte de velours noir en Afrique – Première boutique Cartier à Casablanca Valérie Moeyensoon

Coroc Studio, élégance, style et discrétion Nadia Jebrou

Benson, une vitrine raffinée dédiée à la chaussure Hamdi Assaad

Marwa, un concept identitaire noir, blanc et fushia Nadia Jebrou

Roca, un décor épuré pour l’art du bain Bouchra El Fares

Au nom de la rose , local ou poésie ? Nadia Jebrou

Anonyme, un exercice de style réussi Nadia Jebrou

Franke, transparence et présence Hamdi Assaad

 Aldo, Stradivarius, Promod,… Une seule signature, trois ambiances distinctes Bouchra El Fares

 Diamontre, comme un écrin à bijoux Nadia Jebrou

 Tiswik, le noyer en berbère Nadia Jebrou

 Lavazza, luxe, calme et… bon café Selma Zerhouni

ART

 Juste du plaisir – La collection personnelle de Fouad Bellamine Mohammed Bennis

BRÈVES