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La journée de l’architecte fête 100 ans d’urbanisme au Maroc

Le nouveau président du CNOA :  Architecte du privé Abdelouahed Mountassir

Le nouveau président du CNOA :
Architecte du privé Abdelouahed Mountassir

Ce n’est pas un hasard si le 100ème anniversaire de l’urbanisme au Maroc a attiré une foule si nombreuse. C’est le signe que la profession a acquis la maturité nécessaire pour oublier les querelles de paroisses et passer à l’actuelle problématique du concept de nos futures villes. C’était à Rabat le 17 janvier 2014.

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Les architectes étaient là aussi pour fêter un conseil de l’ordre élu selon les règles de l’art, sans contestations possibles, ni manipulations politiciennes. Ces dix dernières années étant très tendues entre le besoin de se faire entendre par les pouvoirs publics et le désir de maintenir l’exception culturelle d’un métier à la fois artistique et technique, longtemps dénigré par les donneurs d’ordre. En effet, l’architecte avait vu se transformer sa pratique ainsi que ses habitudes de libre penseur, d’élégance stylée, de préoccupations de créateur à l’affût d’une avant-garde novatrice. Il avait assisté avec désarroi à la réduction de ses attributs de maître d’œuvre, convertie en obéissance de fonctionnaire. Car être architecte est une attitude individuelle, qui se manifeste dans les marges de la politique et du gouvernement. Elle s’emprunte pour servir l’avenir et devenir l’auxiliaire du pouvoir sans obséquiosité. Les grands rois n’ont-ils pas toujours eu à leurs côtés des architectes ?

 Le conseil national de l’ordre des architectes fête sa cohésion retrouvée

Le conseil national de l’ordre des architectes fête sa cohésion retrouvée

Le renouveau de l’urbanisme doit s’accompagner d’une volonté politique clairement identifiable. En effet, les Français venus au début du XXème siècle édifier nos « villes impériales », savaient qu’elles deviendraient rapidement des centres de richesses. Ces villes nouvelles étaient des centres de production tandis que le reste était « inutile » expliquera avec véhémence Dr Redouane Hassan, nouveau directeur de l’Ecole Nationale d’Architecture. Les plans d’urbanisme des années 80 n’ont fait que reconduire le même concept de zonage augmenté d’une volonté sécuritaire clairement exprimée par les pouvoirs publics.

Fathallah Oualalou maire de Rabat Dr Redouane Hassan directeur de l’ENA, Mme Hamtam membre du CNOA

Fathallah Oualalou maire de Rabat Dr Redouane Hassan directeur de l’ENA, Mme Hamtam membre du CNOA

Mohamed M’Barki, directeur general de la région  de l’oriental

Mohamed M’Barki, directeur general de la région
de l’oriental

100 ans sont passés depuis les premiers plans d’urbanisme et l’utilité de ceux-ci n’est plus la même. Puisque les villes se construisent à coup de grands projets et non plus selon des « zonages » devenus obsolètes. Pour Mohammed M’Barki D.G. de la région de l’Est, « c’est aux architectes que revient le devoir de trouver de nouvelles règles pour nos futures villes. » Car si les fondamentaux se sont réalisés à partir de grilles de lecture que le pouvoir émet, c’est aux professionnels de décider des outils adéquats. Après avoir cité les écrits d’Ibn Khaldoun comme référence du fondement de la cité au service du pouvoir, il a conclu que Lyautey s’en était inspiré pour l’installation durable des villes nouvelles jouxtant les anciens centres en les préservant. Le tissu urbain de nos jours est né ainsi offrant à notre pays une richesse plurielle qu’il convient de protéger.

Selma Zerhouni