L’offshore dans la région du Nord

Tanger Free Zone – Tanger Med Automotive city – Zone Franche Fmideq – Tetouan Shore – Parc industriel de Ietouan 

Le port de Tanger Med et la Zone Franche d’Exportation de Tanger représentent deux faces d’un même concept : la création d’une part d’une plate-forme portuaire, connectée à l’ensemble des flux maritimes, et d’autre part, d’une plate-forme industrielle régionale, une locomotive de développement destinée à nourrir le tissu industriel de cette partie du pays. Un « back office » en quelque sorte, à la puissance de frappe très efficace.

Le centre de formation de l’OFPPT, signé Abdallah Laghrari – Maître d’ouvrage TMSA

insi, souligne Mehdi Tazi-Riffi, Directeur général de la Zone Franche d’Exportation de Tanger (TFZ), Tanger Med est-il un grand projet intégré à la fois industriel et portuaire. Son implantation dans le détroit, au plus proche de l’Europe, a permis d’élaborer une vision de développement à long terme, au niveau de l’ensemble de la région.

Le mode de gouvernance conforte le concept. L’établissement public, la TMSA, (Agence spéciale Tanger Méditerranée) assume deux casquettes : la charge du développement de la plate-forme portuaire et celui de la plate-forme industrielle. TFZ son bras opérationnel pour la plate-forme industrielle, assure, quant à elle, deux métiers : l’aménagement et la mise en place des activités, qu’elles soient tertiaires, industrielles ou logistiques, puis la gestion d’un ensemble de parcs qui totalisent quelque 3000 hectares.

Architecture industrielle en bardage métallique

Carte de repérage

« Nous veillons à développer nos activités en deux pôles, Tétouan et Tanger » précise Mehdi Tazi-Riffi. De fait, « Tanger Automative City » se développe sur 300 hectares, « Renault Tanger Med » occupe la même surface tandis qu’ à « Tetouan Shore » 22 000 m² de bureaux sont programmés sur six hectares, et que le parc industriel de Tétouan (« Tetouan Park ») s’inscrit sur 150 hectares. 

Aujourd’hui 400 entreprises sont établies dans les différentes zones d’activités.

Avec Renault, le CA à l’exportation est de 1 milliard ½ d’euros. 1200 hectares sont exploités sur les 3000 de réserves…

L’insitut spécialisé dans les métiers de l’offshoring (OFPPT)

Le secteur industriel manufacturé est pour l’instant majoritaire. L’automobile y représente la moitié de l’activité, 80% du CA à l’export, et environ la moitié des emplois. 

Toutefois, les responsables notent une nette évolution qualitative : entreprises de câblage, découpe de feuilles d’acier, air conditionné . L’aéronautique est présente et l’international s’élargit avec la présence d’entreprises venues du Brésil, de Russie (emboutissage) ou de Grande Bretagne. Après la venue du textile et des services, le prochain développement concernerait le domaine des transformations agricoles avec la création d’agro pôles. Ainsi, le saut qualitatif a-t-il attiré d’autres acteurs dans des métiers connexes. Beaucoup des acteurs présents, précise encore M.Tazi-Riffi, ont réalisé des extensions ici ou ailleurs au Maroc. 

Le pari des autorités de lancer plus rapidement que prévu la deuxième phase de Tanger-Med pour répondre aux demandes du commerce maritime mondial est en train d’être gagné. Quelles que soient les performances des plateformes espagnoles, comment rivaliser malgré une offre de même niveau avec des coûts quatre à sept fois inférieurs ?

Quant à la plate-forme de Dubaï de niveau équivalent, elle vise le marché régional, la péninsule arabique. 

Tanger Med doit être vu comme une formidable rotule assurant le trafic régional mais aussi la passerelle vers l’Afrique, l’Europe et les autres continents.

Florence Michel-Guilluy