Les jeunes et la mouvance associative
Ces dernières années ont vu l’apparition de jeunes associations dont le dynamisme et l’inventivité pourrait faire des jaloux. Initiatives citoyennes émanant d’étudiants ou de professionnels, du domaine de la création, l’architecture ou la culture, ces mouvements témoignent de la montée en puissance de l’esprit civique chez les jeunes. Zoom sur trois associations fraîchement entrées en scène : la Fabrique Culturelle des Abattoirs de Casablanca, l’AMEA et l’AnA.
Parmi les associations dynamiques qui viennent de faire leur apparition sur le territoire casablancais, La Fabrique Culturelle des anciens abattoirs de Casablanca. A but non lucratif, cette association a vu le jour officiellement en septembre 2012, à la suite d’un long combat pour la reconversion de la friche des anciens abattoirs de Casablanca en espace culturel. Sa composition plutôt hétéroclite réunit un collectif de jeunes et quelques mentors, en provenance d’horizons divers : architecture, musique, théâtre, mode… Passionnés par la création artistique axée sur la contemporanéité et l’urbanité, ils s’activent sous la houlette de Aadel Saâdani, actuel président de l’association. Son rôle est d’assurer la programmation et la gestion de lafabrique culturelle des abattoirs, désormais dédié à la formation, à la production et à la diffusion de toutes formes d’expressions artistiques contemporaines et urbaines. La gestion quotidienne des lieux et la veille à l’application de leur politique culturelle font également partie des obligations de l’association, dont la dénomination n’est sans doute pas étrangère à la volonté de ses initiateurs de l’inscrire dans une démarche de production concrète et palpable. Depuis sa constitution, la Fabrique Culturelle des anciens abattoirs a réussi à insuffler une énergie et un panache indéniables à cet espace patrimonial, jusque là laissé à l’abandon, qui s’est vu ainsi accorder une seconde vie.

Association AnA (Architectes non-Anonymes)
Présidente: Yasmine El Kasri / Premier Vice Président: Badr Bouzoubaa / Deuxième Vice Président: Yachar Bouhaya / Trésorier: Nihad Berberovic
Secrétaire Général: Saad Barrada Ghzioul / Trésorier Adjoint: Youssef Nejmi / Secrétaire Général Adjoint: Driss Kettani
Sur un autre front s’activent les jeunes associations AnA et AMEA. A l’origine du mouvement Moumkin, qui a su s’imposer sur la scène du Conseil de l’ordre des architectes de casablanca avec 5 membres élus et 3 membres au sein du bureau CRC, AnA ou Architectes non Anonymes – est un collectif de jeunes architectes né officiellement en 2012 et réuni autour d’une cause commune,celle du devenir de l’architecture marocaine et son ouverture sur la sphère culturelle dans son ensemble. Ces jeunes qui ont un pied dans la vie active ont pris conscience de la rareté des espaces de dialogue et d’échanges entre architectes sur les questions qui les préoccupent, dont l’inévitable problématique de l’identité et du devenir de l’architecture marocaine, face aux défis des mutations sociales, culturelles et urbaines. C’est ainsi qu’en se réunissant régulièrement pour présenter leurs projets respectifs ou débattre de sujets qui les intéressent, ils ont créé à leur insu une sorte de movida architecturale, qu’ils ont fait le choix d’officialiser en 2012. C’est ainsi que l’AnA est née. Depuis sa première action publique, à l’occasion d’une conférence organisée lors des Journées du Patrimoine 2013, l’AnA nourrit l’ambition de participer activement à l’ouverture de l’architecture contemporaine marocaine sur son environnement, en organisant rencontres, tables-rondes et manifestations diverses, dont certaines à fort contenu militant.
Sur le même registre, l’Association Marocaine des Etudiants Architectes (AMEA) a vu le jour en 2012. Mais à la différence de l’AnA, elle se compose exclusivement d’étudiants en architecture. Qu’ils soient inscrits dans des établissements nationaux ou étrangers, l’AMEA rassemble les futurs architectes marocains autour d’une cause commune, celle de redonner à la profession son lustre d’antan. En ouvrant le dialogue entre les chargés de l’acte de bâtir et les architectes de demain, elle lance un appel à l’union intergénérationnelle, seule garante de la cohésion future de nos cadres bâtis.
L’arrivée sur la scène culturelle marocaine de ces trois jeunes associations, leur engagement pour la cause qui les anime et leur motivation, sont la preuve indubitable que dans ce domaine, le meilleur est à venir.
Nadia Chabâa